Miss Picardie / Elodie Gossuin : « Il faut être avant d'avoir »
SAINT-QUENTIN (Aisne). Présidente du comité Miss Oise et présente aux côtés de Marc Santerre pour les élections de Miss Aisne et Miss Picardie en octobre, Elodie Gossuin parle à cœur ouvert de sa fidélité à Geneviève de Fontenay.
Pourquoi êtes-vous restée fidèle à Geneviève de Fontenay ?Elodie Gossuin : Par fidélité justement, par reconnaissance de tout ce que m'ont apporté les De Fontenay.· Je vis, depuis dix ans, une belle aventure à leurs côtés. J'ai eu une chance formidable d'être accompagnée par Geneviève et Xavier de Fontenay qui défendent des valeurs humaines et morales qui me paraissent essentielles et m'ont aidée à devenir ce que je suis. Cela me perdra peut-être un jour, mais il faut garder de la dignité dans ce que l'on fait, être avant d'avoir.
Et pourquoi vous être engagée ainsi à ses côtés ?E.G. : Pour toutes les raisons évoquées, mon soutien était normal et naturel et j'ai tenu à le faire savoir parce que Geneviève de Fontenay a pris une décision courageuse. Avoir un rêve en tête c'est bien. A plusieurs, ce n'est plus une utopie, ça devient une réalité. Je suis montée dans le train à ses côtés, ce train est en marche et il arrivera à destination !
Quel avenir voyez-vous pour cette autre miss ?E.G. : Ce ne sera plus Miss France, puisque Geneviève n'est plus propriétaire de la marque, mais ce sera une autre élection nationale, avec une jeune fille qui défendra les valeurs essentielles et primordiales défendues par Mme de Fontenay. La miss a un rôle d'ambassadrice de son territoire et doit représenter une certaine élégance à la française. Elle doit aussi être reconnue par les élus locaux, être charismatique et ne pas véhiculer une atmosphère de scandale.
« Un problème sociétal »
Bien sûr Mme de Fontenay a un rôle de gendarme, mais il est nécessaire : chacun fait ce qu'il veut, mais on ne peut pas prétendre à tout et, signer un contrat, c'est s'engager ! Le fait que Valérie Bègue n'ait pas été destituée - et ce n'est pas une attaque personnelle- a rompu cet engagement de moralité et provoqué un cercle infernal : les jeunes filles savent désormais que, quoi qu'elles aient fait avant, elles ne risquent plus d'être destituées. Mais qui se souvient des noms des dernières Miss France ?
Peut-on comparer ce qui se passe avec les miss à ce qui s'est passé en Afrique du Sud avec l'équipe de France de football ?E.G. : Je n'avais jamais examiné la question sous cet angle, mais en effet, c'est un problème sociétal. Il faut savoir ce qui prime : la réussite financière ou une certaine éthique ? Pour moi, réussir sa vie c'est d'abord être respectueux et respecté. Nous sommes face à deux modèles de sociétés qui évoluent à des vitesses différentes.
Ressentez-vous de l'amertume à l'égard de Rachel Legrain-Trapani (NDLR : aujour-d'hui présidente du comité Picardie pour la société Endemol) ?E.G. : J'ai été surprise et déçue des choix de plusieurs personnes, surtout vis-à-vis de Geneviève de Fontenay. Concernant ce qui se passe aujourd'hui en Picardie, j'estime qu'il s'agit d'une concurrence déloyale. La marque Miss Picardie appartient à Marc Santerre et derrière, il y a plus de 20 ans de professionnalisme et de réseaux. L'option choisie par ce comité (organiser un gala à Saint-Quentin dans la même salle, également un dimanche) est une solution de facilité incroyable. Chacun fait ses choix. Si ces choix sont en harmonie avec eux, tant mieux, mais je ne le pense pas !
Que gardez-vous de votre propre expérience de miss ?E.G. : Miss France est un tremplin formidable, mais pour se servir de ce tremplin il faut travailler et avoir de la dignité. Cela m'a aidée pour être élue, j'ai pu prouver que j'étais vraiment représentative de ma région. Ma plus grande fierté est d'avoir servi ma région et je regrette aujourd'hui de ne plus pouvoir agrandir mon champ d'action par un mandat électoral.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot !
Propos recueillis par Elisabeth EHRMANN